8 Août 2010
En attendant le grand boom de la rentrée (qui n’arrivera peut être jamais !) continuons notre découverte des artistes made in Van. Et oui n’en déplaise aux (nombreux) détracteurs, qui affirment que ce blog est juste là pour dire du mal des « artistes de talent », Je leurs conseillerais de ne pas s’arrêter aux quelques billets d’humeurs un peu humoristiques trash, pour poursuivre leur initiation en découvrant des artistes différents, qu’ils n’auraient jamais pu écouter sans ce blog… Donc cette semaine, voici une toute nouvelle chanteuse découverte l’année dernière, dont je n’ai jamais parlé. J’ai beaucoup hésité, car le double album (plus ou moins best of) d’Hajime Chitose est vraiment magnifique… Mais ce n’est que partie remise.
C’est parti avec Terao Saho, encore une illustre inconnue, c’est à se demander comment je fais pour trouver ce genre d’artiste. Je vous fais rapidement sa biographie… Diplômée de l’université en lettre chinoise (chercher l’erreur) et après quelques années comme journaliste dans un magazine, elle se lance dans la musique après avoir formée un groupe à l’Université. Son premier album indépendant sorti en 2006, lui ouvre les portes de la maison de disque MIDI Inc., crée par Ryuichi Sakamoto. Dès 2007 sa carrière est lancée avec un album par an. Voici donc une sélection de son dernier album, intitulé Zansho sorti il y a quelques semaine.
- Watashi ga Watashi wo Kirai no natta Kaerimichi
- Semiji
- Asia no Ase (Controlled Version)
- Zansho
BONUS : Asia no Ase (Uncontrolled Version)
Avant de vous parler de la petite polémique autour de cet album, intéressons nous à l’aspect musical. La voix de Saho est assez jolie et agréable, plutôt aigue, mais toujours bien maitrisée. Elle ressemble étrangement à celle de Yukawa Shione, c’est même assez troublant sur certain titre. Saho est une artiste assez complète, elle écrit, compose et produit, elle joue plusieurs instruments, dont le piano… Ce dernier est d’ailleurs très présent dans la plupart de ses chansons. Bien qu’il s’agisse de pop, on sent une influence évidente du jazz. L’ensemble est entièrement acoustique, ce qui n’est pas rare chez ce genre d’artiste. Les compositions sont très spécifiques à la chanteuse, elles sont très mélodieuses et harmoniquement très bien ajustées, c’est très plaisant, assez accessible et entrainant. Autre point majeur, c’est les textes. On ne s’en doute pas vraiment à la première écoute, mais Terao Saho est une artiste engagée. En effet ses textes présentent avec beaucoup d’humeur, de dérision et de double sens, un état d’esprit engagé et révolté. Tous y passent, écologie, politique, problèmes sociaux (du rejet/discrimination à la faim dans le monde en passant par le suicide) etc… C’est assez troublant et se démarque de l’aspect musical joyeux et fun…
C’est sur ce point qu’une mini polémique a accompagné la sortie de cet album, en effet 2 titres de l’album Asia no Ase (la sueur d’Asie) et Ie naki Hito (personne sans domcile), portent la mention « Controlled Version ». Ces 2 chansons ont été refusées par la maison de disque, Saho a du modifier les paroles et réenregistrer les titres pour qu’ils puissent sortir dans l’album… Pas contente, la chanteuse, décida de sortir, le même jour, les versions non censurées de ces deux titres sur un label indépendant, ce qui donne le single Housou Kinshi Uta (chansons interdites de diffusion). La différente n’est pas flagrante, se sont des termes et des mots qui ont changé.
Le ridicule devient majeur dans le titre Asia ne Ase, ou le nom « Hijikata » a tout simplement était supprimé de la partition vocale et remplacé par une percussion… Saho fait ici référence à Toshizo Hijikata, mythique et sanguinaire guerrier Japonais du 19eme siècle, membre majeur, farouche et violent du controversé Shinsen Gumi, une force de police guerrière luttant contre les Ishin Shishi (patriotes loyaux à l'empereur). Toshizo Hijikata faisait parti de la tête du commando est fut réputé pour son sens aigu de l’honneur et sa grande violence (toutes personnes sortant du « droit chemin » ou ne respectant pas les règle strict du groupe devait faire seppuku. Après sa mort il devint un emblème national de grand guerrier et le symbole de l’homme fort/idéal. (Van ou le blog de la culture japonaise, on aurra tout vu ^^).
Bref, une maison de disque bien frileuse à l’image d’un Japon désespérément conservateur et figé, n’a pas voulu de ce nom dans une chanson satyrique et humoristique… Bon dimanche avec cette charmante artiste qui devient tout à coup bien sympathique !
Titre : Zanshu
Date de sortie : 2010.06.23
Référence : MDCL -1502
Prix : 3100 yens
01. Asia no Ase (Controlled Version)
02. Mesuneko to Watashi
03. Yamaboshi
04. Anata no Kiseki
05. Watashi ga Watashi wo Kirai no natta Kaerimichi
06. Ayamachi no dai ichi lane
07. Semiji
08. Kotsutsubo
09. Ie naki Hito (Controlled Version)
10. Zansho